Graphomotricité
L’acquisition du graphisme est un processus d’apprentissage qui se déroule dans le cadre d’un développement moteur.
On distingue communément 3 niveaux de l’activité graphomotrice : moteur, perceptif et représentationnel.
Progressivement, la motricité volontaire va être mieux contrôlée. L’enfant va commencer à mieux maitriser le poignet, la main et les doigts permettant alors de faire des gestes plus fins.
En parallèle, les expériences motrices faites à la maison et à l’école, nécessaires au graphisme doivent amener l’enfant à acquérir une bonne régulation tonique et de bonnes coordinations des mouvements.
Avant l’âge de 3-4ans, l’enfant va être capable de faire des mouvements de balayage avec ses deux mains, les formes ovoïdes apparaissent ensuite mais dans un seul sens.
Après 3/4ans, les formes rondes vont pouvoir être faites dans les deux sens avec la même main, puis nous voyons apparaître les arabesques.
Concernant les capacités perceptives, l’enfant va d’abord apprendre à connaitre l’espace de la feuille, à produire des tracés sans dépasser la limite de la feuille.
Vers 2 ans, l’enfant commence à avoir un contrôle visuel des traces ce qui peut créer des formes discontinues. L’auteur Lurçat distingue le contrôle visuel local (qui permet de produire des cercles fermés, des angles…), du contrôle global, qui constitue une anticipation visuelle de l’acte graphique. Ce dernier apparaît vers 3-4 ans, il est une condition fondamentale à l’acquisition de l’écriture.
La représentation nécessite la convergence des facteurs moteurs, perceptifs et symboliques. Vers 3/4 ans on observe un changement dans les productions de l’enfant : l’intention de l’enfant est désormais de produire une trace qui représente un objet. L’enfant commente les formes choisies, le langage accompagne ainsi sa production graphique, donne des précisions sur la situation ou sur l’évènement, l’action qu’il veut représenter.
A travers le dessin, l’enfant s’exerce et prépare ainsi l’acte graphomoteur. Afin de pouvoir bien écrire l’enfant doit donc apprendre à bien gérer son tonus, avoir une posture correcte, être latéralisé et bien tenir son crayon.
Tous ces préalables se font grâce aux expériences motrices et graphiques des enfants.
Evolution de l'écriture
Au fil de l’apprentissage, les tracés des enfants évoluent tant sur le plan qualitatif (forme des lettres, lisibilité) que sur le plan quantitatif (vitesse).Cette évolution des traces écrites s’explique non seulement par l’apprentissage en classe mais également par la maturation du système moteur qui permet à l’enfant d’exécuter les gestes fins requis pour former les lettres (Auzias et Ajuriaguerra, 1986).
Au début, l’attention des enfants est entièrement orientée vers le tracé des lettres dont ils apprennent la forme. Les lettres sont tracées une à une, trait par trait, l’accent est mis sur la maîtrise de la forme et sur le respect du modèle proposé. Les tracés sont souvent grands et chaotiques.
Vers 7/9ans que l’on va voir apparaitre une diminution de la taille des lettres et du temps du tracé.
Entre 9 et 10 ans on observe une très forte augmentation de la vitesse d’écriture et une automatisation. L’écriture doit aussi respecter certaines règles.
Ces règles concernent le point de départ du dessin (haut, gauche), le sens de la progression du mouvement (de haut en bas pour les verticales, de gauche à droite pour les horizontales) et le séquençage des mouvements (enchainement continu ou discontinue des segments par exemple). L’application de certaines de ces règles évolue avec l’âge.
Si votre enfant à des difficultés en graphisme :
Lorsqu’un enfant rencontre donc un problème de graphisme, d’écriture… le psychomotricien va alors proposer un bilan psychomoteur complet afin d’observer les différents domaines rentrant en jeu dans l’apprentissage du graphisme.
Le graphisme est une fonction motrice, il est donc important d’avoir une vision exhaustive des différentes fonctions motrices permettent un acte graphomoteur précis et adapté.
Suivant les résultats du bilan il pourra proposer ou non des séances de psychomotricité afin de l’aider à mieux maîtriser son geste, à faciliter le passage à l’écrit, améliorer sa posture, comprendre où se situent ses blocages...